Quel est le chaînon manquant entre le règne animal et l’objet ? Dans sa nouvelle exposition « Vivarium », Jean-Baptiste Fastrez propose une réponse très personnelle à cette problématique : un ensemble de huit meubles et objets présentés comme des animaux dans un bocal, au sein de notre galerie londonienne...
Quel est le chaînon manquant entre le règne animal et l’objet ? Dans sa nouvelle exposition « Vivarium », Jean-Baptiste Fastrez propose une réponse très personnelle à cette problématique : un ensemble de huit meubles et objets présentés comme des animaux dans un bocal, au sein de notre galerie londonienne. Dans ce bestiaire, le designer n’a convié que des animaux sauvages – parfois dangereux – qu’il a domestiqués, et placés comme dans un vivarium.
Dans son travail de représentation subtile, distancée, on reconnaîtra chaque animal par un indice, comme autant d’énigmes à résoudre pour affi rmer une présence familière, jamais tonitruante. La courbe sinueuse des miroirs reprend celle de serpent, le marbre vert des Alpes évoque la peau du crocodile, le marbre « palissandre bleuette » de la console celle des pachydermes. Jean-Baptiste Fastrez mêle comme à son habitude les matières naturelles aux synthétiques. Le Corian est associé à la pierre naturelle, les pampilles en aluminium anodisé et l’abat-jour en polycarbonate de la lampe Meduse semblent tout juste sortis des eaux. Cette synergie entre la forme, la technique et la narration guide son travail. Les objets racontent toujours une histoire et les animaux constituent une source inépuisable d’inspiration puisque chargés de puissance symbolique, ils renvoient à l’attachement des humains au vivant.
Ce travail sur les textures animales constitue le prolongement des miroirs de la Collection « Mask » en acétate corne et écailles, qui marque notre première collaboration avec Jean-Baptiste Fastrez il y a sept ans. Depuis, le zoomorphisme a continué d’imprégner le travail du designer, de ses lunettes papillon à son vase scarabée, il s’emploie à synthétiser l’animalité en la débarrassant de tout folklore. « Vivarium » plonge ses racines dans les années 30 et particulièrement dans le travail de Jean Dunand dont il livre une version plus abstraite, plus contemporaine. Un équilibre retrouvé entre rationalité et formes libres, abstraction et narration dans lequel Jean-Baptiste Fastrez navigue avec humour et subtilité, voire une certaine ironie bienvenue.